Après des mois, voire des années, on ne sait plus trop, de mauvais traitements, Béatrice a compris que cette fois-ci, son compagnon allait la tuer. Alors si en se défendant c’est elle qui l’a tué, ça n’était que de la légitime défense après tout.
Voilà un dossier d’Assises qui semble simple dans le drame humain et ce d’autant plus que l’accusée a très tôt avoué être l’auteur des coups. Ce dossier, ça n’est que la misère et la souffrance humaines qui prennent corps chez la victime et l’accusée dès le début de leur vie et qui continuent des années plus tard dans la rue.
Mais la vérité est-elle aussi évidente ?
Les 16, 17 et 18 septembre 2019, j’ai assisté au procès de Béatrice, accusée d’avoir tué son compagnon Christophe le 15 août 2017, à coup de couteaux, dans un parc d’Haubourdin.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Cour d’assises n’est pas remplie. Sur le banc à côté de moi, mon ami journaliste ainsi qu’une étudiante en droit. Côté proches des parties concernées, seule la maman de Christophe est assise sur le banc des parties civiles.
Béatrice entre, accompagnée de deux infirmiers. Elle a 58 ans, elle est grosse (je considère que le terme est un état de fait et non une insulte), elle a le visage bouffi et marqué, des vêtements banals et les cheveux gris foncé très courts. Elle s’est tout de même maquillée et porte des boucles d’oreilles. Peut-être était-ce un conseil de ses avocats pour paraître moins rude ou peut-être était-ce déjà l’annonce de qui elle était : une femme plus complexe que ce qu’il nous aurait été facile de penser, en nous basant sur nos préjugés.
De façon générale, un même fait, une même phrase peut recevoir un accueil ou une interprétation différente en fonction de notre état d’esprit, de notre vision des choses et de notre expérience. La réalité revêt de nombreuses facettes et les faits criminels exacerbent ce caractère.
Il n’aura fallu que quelques minutes pour comprendre que tout dans ce procès allait être complexe. A commencer par le début, l’enfance de l’accusée. En plus de Béatrice, les gendarmes ont interrogé sa demi-sœur et ses demi-frères sur leur enfance. Quatre personnes qui ont donc livré quatre versions différentes d’une enfance vécue avec la même mère.
Au commencement était la violence, l’alcool et la complexité.
L’existence de Béatrice commence sur un mensonge. Celui qui pensait être son père découvrira des années plus tard que Béatrice n’était pas sa fille. A la suite de cette découverte, il ira jusqu’à renier celle qu’il avait considéré comme son enfant pendant des années en exigeant qu’elle ne porte plus son nom de famille.
D’après Béatrice, sa mère était violente et alcoolique. Un alcoolisme qui ne s’arrêtait pas à elle-même car, alors que Béatrice n’était encore qu’une enfant, sa mère l’aurait l’obligée à boire, notamment afin qu’elle ne remarque pas la venue des divers amants de sa mère.
Alors lorsque son mari la quitta, la laissant seule avec ses 5 enfants, la mère de Béatrice se mit à dilapider les aides qu’elle recevait en tant que parent isolé et fit placer sa fille âgée de 10 ans dans une structure religieuse. Béatrice dit de cette période qu’elle lui a permis d’avoir une partie d’enfance heureuse car tout simplement normale. Elle quitta cette structure à 18 ans.
Sa demi-sœur fut interrogée après les faits par la police, dont le représentant précisa à la barre que le témoignage était à prendre avec une certaine réserve, notamment au vu des témoignages des demi-frères qui suivirent.
Cette demi-sœur dépeignit une accusée violente qui faisait la loi à la maison en frappant la mère et les membres de la fratrie. C’est d’ailleurs cette violence, existant depuis toujours chez elle, qui aurait été à l’origine de son placement chez les sœurs.
Quant à leur mère, la demi-sœur vint à son secours en affirmant que celle qui décéda d’une cirrhose du foie, ne les avait jamais forcés à boire. Au contraire, la mère était une véritable victime de la fureur de Béatrice. C’est ainsi qu‘un jour, elle trouva leur mère sous une table le visage en sang pendant que Béatrice assise tranquillement à côté, faisait mention d’une simple chute.
Par ailleurs et toujours d’après la demi-sœur, une haine des hommes s’était construite chez Béatrice après avoir assisté à de nombreuses scènes de violences commises par quelques amants de la mère. Mais alors, comment expliquer qu’un jour ils trouvèrent Béatrice en plein acte sexuel avec l’un d’entre eux ? S’agissait-il d’un viol ou de son besoin de séduire avancé par la demi-sœur lorsque cette dernière dit à la police “Elle me piquait tous mes mecs, c’était maladif”.
Cette demi-sœur qui en voulait à l‘accusée sans qu’on ne sache pourquoi, enfonça le clou en concluant son témoignage par ces phrases qu’on aurait cru sorties d’un film : “Dès qu’il y en avait un qui passait entre ses mains, il finissait à l’hôpital. Plus d’un aurait pu être paralysé car à la vue du sang, elle ne s’arrête pas. Elle est capable de tuer quelqu’un avec n’importe quoi.”
Mais quelle est la part de réalité dans ces phrases dépeignant l’accusée comme un monstre broyeur et sanguinaire ? Quelle est la part de rancune définitivement tenace dans cette étrange sororité ?
La réponse ne viendra pas forcément des autres témoins de cette enfance, les demi-frères.
Le premier dira à la police qu’il n’a quasiment jamais connu l’accusée puisqu’il a lui-même été placé à l’âge de 6 ans. Il ne se souvient que de quelques épisodes de violences de l’un de ses beaux-pères sur leur mère mais ne livre aucun souvenir sur Béatrice enfante. Ni sur la supposée violence de la mère.
Parfois, le second demi-frère qui avait également été placé jeune, s’enfuyait du foyer et allait voir sa mère au mobil home où elle vivait. Celle-ci se plaignait de s’être faite rackettée par ses filles mais sans qu’il n’y ait jamais eu personne pour confirmer ses dires.
Là où Béatrice parlait de la violence de sa mère, la demi-sœur de celle de l’accusée et le 1er demi-frère de celle d’un beau-père, le deuxième demi-frère indiqua aux policiers que sans véritable violence, les deux sœurs formaient une équipe provoquant les deux frères qui ne répondaient pas, tout en étant elles-mêmes en concurrence sur nombre de sujets. Des relations très saines en somme…
Si les témoins de cette enfance teintée de violences n’ont pas répondu présents aux convocations de l’enquêtrice de personnalité, des traces de cette violence furent confirmées par les voisins et le personnel enseignant d’après l’expert psychiatre.
Mais qui en était réellement l’auteur ? Ou les auteurs ?
La maternité de Béatrice.
Lorsqu’à 18 ans, Béatrice dû quitter la structure religieuse dans laquelle elle avait été placée, elle devint femme de chambre dans un hôtel qui lui offrait le gîte et le couvert. C’est là-bas qu’elle rencontra son 1er mari. Après 2 ans de vie commune avec un homme alcoolique et violent, Béatrice vécut une première expérience de la rue.
S’en suivi une autre relation baignée d’alcoolisme et de violence, puis Béatrice rencontra celui qui allait devenir le père de sa fille. Aimant et travailleur, cet homme a donné à l’accusée une stabilité qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Mais la naissance d’un enfant bouleversant par principe les fondations les plus solides, la venue au monde de leur fille allait fracturer durablement cette stabilité. A moins qu’inconsciemment, Béatrice ne se soit pas sentie bien dans cette stabilité, qu’elle rencontrait pour la 1ère fois.
Debout dans le box en verre, l’accusée considéra ces années comme les plus belles années de sa vie. Rendant encore moins compréhensible ce qui allait suivre.
Comme cela peut arriver à n’importe quel couple, le couple de Béatrice ne survécut pas au rôle exclusif de maman qu’elle s’était donné.
A la séparation, Béatrice obtint la garde exclusive de leur fille.
La situation paraissait à nouveau stable jusqu’au jour où l’appel de la rue revint à ses oreilles. La présidente et l’avocate générale posèrent des questions pour tenter de comprendre la décision de Béatrice, sans succès, pour nous qui n’avons jamais vécu dans la rue.
Le fait est que malgré tout l’amour qu’elle portait à sa fille de 6 ans, Béatrice dans un élan de lucidité la confia à ses grands-parents paternels, et redescendit dans l’enfer de la rue.
Robert le polonais, l’épaule solide.
Ses pas l’emmenèrent jusqu’en région parisienne où elle rencontra Robert. De tous les hommes qu’a connus Béatrice, Robert est celui qui a le plus compté.
Se présentant comme un ancien flic, celui que la présidente d’Assises, oubliant son nom de famille appela “Robert le polonais” durant les trois jours de procès, était rassurant et protecteur. Doté d’un sens de la Justice, il réglait parfois les conflits entre sdf tout en s’assurant de la sécurité de Béatrice.
De la région parisienne ils arrivèrent à Dunkerque où ils préférèrent vivre dehors à deux que séparés dans des foyers d’accueil.
Si la vie n’était pas évidente, Béatrice pouvait s’appuyer sur les épaules rassurantes de Robert. Jusqu’à ce jour de 2013 où le côté sauveur de Robert le perdit. En voulant sauver une femme de la noyade, Robert le polonais plongea et mourut noyé.
Seule sans son protecteur, Béatrice devint le souffre-douleur des autres sdf qui l’humilièrent, la frappèrent et la menacèrent jusqu’à ce que l’un d’entre eux la viole en représailles d’un arbitrage de Robert qui l’avait lésé.
Celle qui à présent était sur les bancs de l’accusée, avait connu à l’époque celui des victimes à la Cour d’Assises.
Cette victime reconnue pénalement qui d’après ses dires, avait commencé contrainte l’alcool à ses 6 ans et adulte, buvait au moins 2 litres de bières par jour, cessa de boire à la mort de son compagnon pendant 4 ans.
Elle partit vivre dans une structure de réadaptation qui l’aida à reprendre pied. Mais très vite, l’ennui lui fit retrouver la rue. La violence n’avait jamais quitté cet endroit et le retour fut brutal pour Béatrice qui dû séjourner à l’hôpital à cause d’une septicémie ainsi que pour une greffe de sa peau de cuisse afin de remplacer celle de sa main.
En effet, la main qui tenait son sandwich avait rencontré les dents d’un autre sdf affamé.
Le retour de la violence s’accompagna de celui de l’alcool et c’est dans ce contexte que Béatrice fit la connaissance de Christophe.
Celle qui reste.
A 71 ans, cramponnée à la barre, la peau et les cheveux abimés, la mère de la victime vint parler de son fils au 3ème jour du procès. Jusqu’alors, toutes les évocations de son fils renvoyaient à la violence et à l’alcoolisme.
Sa propre enfance n’avait pas été simple non plus. Fille de parents violents et alcooliques, elle avait élevé ses frères et sœurs jusqu’à son mariage à 19 ans.
Après 2 naissances, son couple battant sérieusement de l’aile, elle s’imagina qu’un 3ème enfant ressouderait les liens avec son époux. C’est évidemment l’inverse qui se produisit et le mari devint même violent et alcoolique à la naissance de Christophe.
Délaissant ses deux autres enfants pour l’aîné, le père emmena ce dernier faire la tournée des bars dès l’âge de 7 ans. Après avoir lutté pour offrir une vie normale à ses enfants et subi un viol par son époux, la mère de Christophe quitta le domicile conjugal avec ses 3 enfants et demanda le divorce.
L’année des 5 ans de Christophe, après avoir perdu sa famille et son emploi, son père mit fin à ses jours.
Plus tard, Christophe eut un beau-père avec lequel il s’entendait bien au point de la considérer comme un père, contrairement à son frère aîné. Ce frère qui lui fit découvrir la rue et la petite délinquance.
Si Christophe était un grand gentil, la mauvaise influence de son frère ainsi que son côté rebelle-caractériel lui firent enchaîner les instituts pédagogiques. Illettré, il quitta l’école à 11 ans et passa sa vie dans la rue jusqu’à ses 18 ans, retournant simplement chaque soir chez ses parents pour y dormir.
Désemparée, sa mère avait demandé de l’aide à un juge pour enfants.
Mais en février 1994, c’est un autre juge qui intervint à cause de Christophe : celui des assises.
A 23 ans, Christophe était impliqué dans un assassinat. Si l’acte d’accusation n’a pas permis de connaître son rôle exact, il est indéniable qu’il a activement participé à l’assassinat d’un homme avec deux autres personnes. Des années plus tard, il l’avoua à sa mère.
Une photo de famille s’affiche sur les écrans de télé de la Cour d’assises. Nous sommes en 1999, Christophe dispose d’une permission et entouré de sa famille, il s’apprête à fêter noël. Cela faisait des années qu’une telle réunion de famille n’avait pas eue lieu et rien ne semble distinguer Christophe d’un autre homme de son âge.
Sur la photo suivante apparaît un “autre » Christophe. Après 7 ans de vie dans la rue, le décalage avec la précédente photo impressionne. La photo a-t-elle été prise par la police intervenue mainte et mainte fois à cause des colères de Christophe sur le parking d’un supermarché ou par l’un des membres de sa famille qui l’avait reconnu sur un trottoir ? Christophe s’était coupé de sa famille afin qu’elle ne le voit pas tel qu’il était devenu.
L’avocat de la partie civile évoque un retard mental chez la victime, confirmé par sa mère qui ajoute que Christophe n’était jamais violent bien qu’il se mettait vite en colère et pouvait transformer “ses yeux en fusil.”
Pour autant, la violence de Christophe ne se limitait pas à un regard noir et celle envers l’une de ses anciennes compagnes n’était un secret pour personne.
Les traumatismes ancrés.
Le début d’une relation amoureuse est en principe simple. Basé sur la séduction, les partenaires tentent de se montrer mutuellement la meilleure version d’eux-mêmes.
Dans l’histoire de Pascale et Christophe, cette “lune de miel” n’aura tenu que 2 mois. D’une jalousie maladive, “Christophe détruisait les autres. Le corps et l’esprit. Il se croyait invincible” dit à la barre son ex compagne, Pascale.
Pendant 8 ans, Pascale a supporté les coups, rendu des comptes pour chaque minute passée sans lui, a soigné les blessures que Christophe se faisait en se battant avec les autres, a entendu ses excuses, a été forcée de boire de l’alcool lorsqu’ils sortaient ensemble, a gardé son calme quand il la menaçait avec une carabine à plomb et a fait le taxi pour qu’il puisse acheter de la drogue. A chaque fois, Pascale conduisait vite dans l’espoir d’être arrêtée par la police. En vain.
Un jour, elle reçut même des coups de couteau papillon de celui qu’elle avait aimé et qu’elle n’osait pas quitter par peur des représailles. Christophe la frappa ensuite de ses mains nues lorsqu’elle émit l’idée d’aller voir un médecin.
Le dépôt d’une plainte viendra plus tard, lorsque Christophe la suivit et la frappa dans le bureau d’une assistante sociale. Frapper devant témoin ne l’avait pas dérangé.
Christophe ne s’arrêtait pas aux dommages physiques et au contrôle de la vie de Pascale, il lui arrivait d’empêcher cette dernière de dormir juste pour le plaisir de jouer avec ses nerfs.
Et dans le même temps, cette envie grandissante de paternité dont on entendra encore parler par la suite, qualifiée par moment d’obsession. Frappait-il parfois Pascale parce qu’elle ne lui permettait pas de réaliser son “rêve” ? Si Christophe contrôlait la vie de Pascale, il ne contrôlait visiblement pas sa contraception. C’est probablement ce qui lui a permis de s’échapper dès qu’elle en a eu l’occasion.
Son salut, elle le doit à un jugement. Non pas à propos des coups que Christophe lui avait porté, mais pour usage et cession de stupéfiants. Christophe avait enfin été attrapé et Pascale put s’enfuir.
Elle dû néanmoins s’échapper une seconde fois lorsqu’à sa sortie de prison, Christophe exigea qu’elle lui rende ses affaires. Après avoir négocié pendant des heures pour qu’il sorte de chez elle, Pascale réussit à quitter son propre domicile et trouva l’aide de la police.
Incapable de refaire sa vie et en dépression chronique, Pascale dont les douleurs physiques lui rappellent régulièrement le passé, se tourna finalement vers l’accusée et dit avec une pointe de gratitude, “Je l’ai échappée belle”.
Les journées se ressemblent toutes.
Si Béatrice et Christophe avaient planté leur tente dans un parc d’Haubourdin, c’est sur le parking du supermarché voisin qu’ils passaient l’intégralité de leurs journées.
Le gérant vint à la barre expliquer ses déboires avec ce couple et en particulier avec la victime, Christophe.
Au début, leur présence à l’entrée du supermarché ne posait pas de problème. Certains clients leur avaient même fourni une tente et des matelas
Et puis Christophe s’alcoolisa de plus en plus et se mit à terroriser les clients. Il buvait à l’entrée du magasin de 7h à 22h tous les jours et savait très bien que la police ne se déplacerait pas.
Béatrice avait demandé au gérant du magasin de conserver ses papiers d’identité et sa carte bleue car d’après elle, son compagnon lui piquait parfois pour dépenser l’argent de sa pension invalidité en achat d’alcool. Le gérant ajouta néanmoins que selon lui, Béatrice n’était pas sous l’emprise de Christophe. Comme le rappela plus tard à la barre un psychiatre, le rôle de dominé et de dominant sont rarement figés.
Une employée du supermarché a pu voir Christophe frapper Béatrice. Tous ont vu les bleus qu’elle avait sur le corps. A cause de lui, des clientes ont cessé de venir au supermarché. Par ailleurs, le planning des employés avait été changé afin qu’aucune femme ne travaille le soir, moment de la journée où le taux d’alcoolémie de Christophe était au plus haut.
Les deux partenaires se criaient régulièrement dessus.
Mais outre l’alcoolémie constante et la violence du couple, un élément revient, lancinant : le désir de paternité de Christophe. L’une des employées le vit un jour pleurant la perte d’un enfant.
Y aurait-il eu donc un enfant qui serait à l’origine de l’obsession de la victime pour la paternité ?
Que Béatrice soit hospitalisée à cause des coups ou qu’elle dorme enfin dans un foyer pour femme, Christophe avait constamment le même programme, avec ou sans elle : faire la manche et s’alcooliser à l’entrée du supermarché.
Le gérant n’avait pas vu Béatrice depuis trois semaines lorsque le 11 août, elle arriva avec un homme, un certain Fred, qui chassa Christophe de son nid diurne. Béatrice avait-elle trouvé un nouveau protecteur ?
Elle revint les 13 et 14 août “radicalement changée”. Elle avait été chez le coiffeur, portait des vêtements propres et était maquillée. Était-elle prête à prendre un nouveau départ ? Mais dans cette hypothèse, pourquoi revenir sur le lieu de vie de celui qu’elle s’était mise à considérer comme son ex compagnon ? Pour le narguer ?
Le soir du 15 août, le gérant trouva étrange de voir Béatrice repartir avec Christophe à la fermeture du magasin. Peut-être souhaitait-elle faire la paix, aucune tension n’était palpable entre les deux partenaires.
La veille, Christophe s’était trouvé une nouvelle amie de beuverie à l’entrée du supermarché. Béatrice est-elle venue le 15 pour parler de cette femme ou simplement pour montrer à Christophe qu’elle s’en sortait très bien sans lui ?
Après avoir déposé de multiples mains courantes contre Christophe, le matin du 16 août le gérant du supermarché se présenta à la police pour porter plainte pour menaces de mort réitérées par Christophe.
Quelques minutes plus tard, l’agent de police reçut un appel l’informant que Christophe avait été tué.